Disparition est le dernier volet de la série d'installations en trois chapitres La formation des fossiles initiée en 2020. La trilogie explore la construction de la mémoire à l’heure du numérique et de l’obsolescence de ses supports. Elle propose un voyage vers les espaces les plus reculés du réseau et invite à la réflexion autour de trois grands thèmes contemporains : l’archive, la dégradation de la donnée et le droit à l’oubli.

Avec Disparition il s’agit non pas de travailler les modalités d’inscription de la data au sein de notre patrimoine mais plutôt d’accepter le lent processus d’oubli qui se dessine devant nous. Le rapport que nous avons avec les plateformes en ligne est parfois conflictuel. Certaines personnes font le choix de retirer de celles-ci le contenu qu'elles ont publié et par ce fait se désistent, consciemment ou non, de la construction de la mémoire numérique de notre ère. Ces individus font valoir un droit, dont l’inscription dans la loi est encore peu encadrée mais autour duquel la réflexion progresse : le droit à l’oubli.

Je suis parti en quête des médias publiés sur Youtube dans un premier temps puis retirés par les usagers et usagères qui les ont mis en ligne. Ces médias, je les rejoue moi-même et incarne à tour de rôle la parole de ces anonymes démissionaires des réseaux. Disparition nous montre un aperçu d'une mémoire qui ne se fera pas.

Exposition individuelle "La formation des fossiles", automne 2022, La Conciergerie centre d'art contemporain, La Motte-Servolex, France.